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Abstract

Au fil du temps, place du Scex à Sion a connu un flottement d’usages entre parc, industrie, stockage et artisanat. Ce lieu marqué par le mouvement et l’hésitation, les compromis et les regrets, jonché des traces de notre histoire passée et présente, est récemment passé en zone d’intérêt général, avec comme projet d’être laissé en attente, jusqu’à ce que ses bâtiments vétustes soient démolis au cours des trente prochaines années. L’hésitation se voit résolue par l’indécision et le silence. Ce lieu, dont nous connaissons le passé et l’avenir continuera de subir des changements, naturels et humains ; ses composants sont condamnés à devenir des résidus. L’intervention se centre sur l’orchestration de cet abandon, en observant les vestiges du passé et ceux à venir sans y porter de jugement de valeur. Le retrait progressif de ses programmes laissera des traces sur cette parcelle goudronnée et excavée. Avec les changements climatiques et les dangers grandissants des crues de la Sionne, certains souterrains se rempliront d’eau, créant une atmosphère fraîche pendant les périodes de fonte intense de la glace. Dans cette phase intermédiaire, l’espace public deviendra un lieu de relaxation et de réflexion sur le passage du temps, un témoin des changements de mœurs et de climats, un monument à l’attente. Puisqu’elle a toujours été la jumelle maudite de la place de la Planta, symbole de stabilité référentielle de la ville et de ses institutions, elle en devient le contrepoint, l’anti-place.

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