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Tanger, métropole portuaire mythique sur le détroit de Gibraltar, connaît aujourd’hui une attractivité économique nouvelle. L’urbanisation tentaculaire dont elle fait l’objet produit des espaces sans visage dans lesquels son million d’habitants peine à s’identifier. L’énoncé théorique Interzone: une écologie du détroit, explore les manifestations phénoménologiques de pratiques en marge de la planification. De l’échelle du paysage, à celle du terrain vague, ces improvisations construisent un entre-deux, un espace réel et imaginaire, l’interzone, dans laquelle l’individu se réalise en tant qu’acteur du territoire. Si l’interzone est un mode d’appropriation de la ville au-delà des plans d’aménagement, comment le projet d’architecture peut-il le stimuler sans le dénaturer ? C’est le défi auquel se confronte Glanage en Interzone, dans un interstice hétérogène mêlant quartiers autoconstruits et lotissements à la périphérie sud-est de Tanger. Ici l’interzone est une friche formée d’un vallon et de collines malmenées par l’érosion où des eaux troubles ruissellent, dans l’amoncellement illicite de déchets de construction. Dans ce contexte hostile, des jardins éphémères persistent. C’est en eux que réside la clé du projet: une infrastructure pour récolter l’eau, prendre soin du sol, régénérer la terre et y appartenir sans pour autant la posséder. Pour ce faire, un système de relations s'établit entre l’interstice, un centre de tri de déchets et une pépinière. Ce programme délimite par sa forme la lisière avec l’interzone, et constitue une plateforme de rencontre, de transmission et d’outils pour investir l’entre-deux. Des séquences de glanage successives pour une territorialité de brassage.

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