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Abstract

Les sentinelles sont des jalons dans le paysage qui enregistrent le temps : une allée d’arbre centenaire, un chemin qui s’efface, les méandres fossiles d’une rivière, une peinture qui s’écaille. Ces individus hétéroclites servent d’allégorie pour illustrer la mutation du paysage du val des Usses. Située entre les bassins genevois et annécien, cette région à vocation agricole est devenue une zone-dortoir qui héberge de nombreux pendulaires. Afin que l’agriculture n’ait pas qu’un rôle subalterne, le val doit re-qualifier son rôle et son identité au sein du territoire métropolitain. Face à une intensification des infrastructures, la collectivité doit élaborer des stratégies pour concilier ce réseau en expansion avec les structures existantes et la mémoire du lieu. Le projet du Fornant s’inscrit dans cette quête de résilience. Les sentinelles sont multiples le long de la rivière; une canalisation aérienne d’eau potable, un bief enterré, le mur sud d’un moulin millénaire et les ruines d’une habitation paysanne, tout ces protagonistes placés sous les lignes d’un pylône à très haute tension. Par le dessin de ces infrastructures, le projet dévoile l'anatomie de la ressource en eau et interroge nos modèles d’énergie en termes d’accessibilité et de consommation. Alors que de nouveaux lotissements se développent dans les villages, le projet du Fornant nous invite à porter attention aux formes déjà existantes. La revitalisation progressive de ces structures en ruines est envisagée de manière virale, se propageant de proche en proche. À une époque où l’antagonisme entre la ville et la campagne est de plus en plus prononcé, cet élan a le potentiel de stimuler une économie locale et de réaffirmer le rôle de l’agriculture dans nos régions rurales.

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