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Abstract

Enfin une petite maison pour moi ! C’est sous ce titre qu’est présenté en 1901 le plan de quartier pour la colline panoramique derrière la gare de Lugano. Inspiré par la cité jardin de Ebenezer Howard, le projet est un manifeste du « domesticolare » chanté par les poètes : l’espace de la maison individuelle sublimé en temple de la réalisation de la « famille heureuse ». La construction de ces villas, dont les façades ornementées tentent de dénoter une appartenance bourgeoise, est accélérée par la mise en place de facilités financières. À partir des années 1970, les grands immeubles de logements altèrent le tissu pavillonnaire. Aujourd’hui, le plan historique ainsi que les villas qui ont survécu à ce mouvement se trouvent au cœur d’un débat qui divise : d'un côté le souhait de la préservation de l'identité patrimoniale du quartier, de l'autre l'exigence de la densification. Domesticolare est un contre-projet à un permis de construction délivré et temporairement bloqué. Le projet se positionne dans un dialogue avec l'existant et transforme l’acceptation de l'éclectisme en son propre manifeste, tout en interrogeant l’espace domestique. Les deux villas préexistantes sur la parcelle délaissent leur caractère individuel au profit du collectif. La nouvelle construction expérimente une domesticité fluide, qui dépasse la conception traditionnelle des espaces tels que la cuisine, le salon, la salle à manger, le bureau, la chambre à coucher… Domesticolare propose une domesticité éclectique pour une société éclectique.

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