Files

Abstract

L’architecture gothique possède ceci de remarquable qu’aucune des parties qui la constitue n’est un fait seulement technique. Les solutions qu’elle propose relèvent autant de l’art de la construction que de la théologie, à commencer par son innovation fondamentale, la croisée d’ogives, qui permet de passer de la sphère au cube, du Ciel à la Terre (et réciproquement), par l’intermédiaire de la Croix. L’étude théorique sur Le symbolisme de la croix ouvrait donc la voie à une réflexion sur cette union des complémentaires dans l’architecture sacrée. En février 2023, les catholiques d’Alexandrette, en Turquie, virent leur cathédrale s’effondrer à la suite d’un puissant séisme, les privant ainsi de leur lieu de culte. L’endroit est essentiel pour le christianisme : la ville se situe à 50 kilomètres à peine d’Antioche, berceau de la première église fondée par Saint-Pierre. En outre, un projet de reconstruction devait composer avec un fait technique essentiel, celui de créer un édifice pouvant résister aux séismes futurs. Comment, donc, faire résonner cette nécessité matérielle avec une solution architecturale symboliquement signifiante ? Quelle place accorder à la croix, forme stable par excellence ? L’autre ligne directrice fut celle de la persistance – d’abord celle de l’Église (l'institution) dans le lieu qui l’a vu naître, mais aussi celle de l’église (l’édifice) effondrée – par le maintien d’un plan, basé sur l’ancien, qui puisse s’accorder avec l’abside demeurée intacte.

Details

PDF